JL ROMAIN

LA PHILOSOPHIE DU ROTARY
Jean-Louis ROMAIN 11/02/99

Notre emblème adopté en 1924 au congrès de Toronto est une roue à engrenage, de six rayons, 24 dents et une rayure de clavetage. Cet engrenage entraîne chaque Rotarien à offrir naturellement et sans retenue son expérience, ses points de vue, ses compétences.
L'armature morale du Rotary tient au fait que l'homme est," la mesure de toute chose ", la valeur suprême (Protagoras). La société est à son service, et non l'inverse. C'est pourquoi l'utilité d'une action est appréciée au crible des quatre questions: est-elle vraie, juste, motivante, profitable à l'homme ? Disposant de la faculté de distinguer le bien et le mal, tous les hommes ont accès à la même loi morale universelle. Kant nous incite à agir de telle sorte que chacun traite l'humanité aussi bien dans sa personne que dans la personne de tous autres, toujours comme une fin, et jamais simplement comme un moyen. Le devoir s'identifie au Bien. Etre Rotarien est une éthique de la bonne volonté, la recherche d'une victoire sur soi même C'est une façon de reconnaître et de situer le monde de la souffrance, de la misère, sans expressions mièvres ou action humiliante pour celui que l'on aide, sans culpabilité pour celui qui donne.
Bergson souhaitait aux hommes d'acquérir un supplément âme pour combler le retard spirituel pris depuis le début de la révolution industrielle. La solidarité, censée s'exercer aux niveaux abstraits de l'état ne suffit pas. Notre travail, tout en faisant prévaloir la morale dans les affaires, nous permet d'acquérir la liberté. Mais la particularité du Rotary est autre : il s'agit d'une société ou tout le monde a de l'estime pour tout le monde. Guidé par l'exigence de la qualité humaine, il n'est pas une institution démocratique: il l'a d'ailleurs pas besoin de la caution d'une philosophie, d'une doctrine. Le Rotary est par lui-même une philosophie, qui cherche à résoudre les conflits entre l'interêt matériel et le désintéressements, concilie désir du profit personnel et le devoir de servir. Cette base éthique du Rotary suppose la tolérance, dont on sait bien les limites, celle de sa propre sécurité , tolérer, c'est prendre sur soi. Le but de cette vertu, qui ne vaut que contre soi et pour autrui, n'est pas l'uniformité, mais l'union des hommes, respectant le particularités individuelles.
Le miracle du Rotary c'est un état d'esprit, une intention d'accord entre les hommes. Expression d'un idéal, règle de vie, élitisme de la bonne volonté et de la disponibilité. Il apporte aux Rotariens un bénéfice immense. Saint-Exupéry disait : " Je me nourris de la qualité des camarades " ; et encore, "nous avons goûté, aux heures de miracle, de l'extraordinaire qualité des relations humaines. Là est pour nous la vérité "