J FRAYSSE

LE BUDGET DE LA FRANCE

Cette conférence avait pour objet de présenter les chiffres clés du budget de la France, et de sensibiliser les participants sur la situation financière très difficile de notre pays.

Le budget de la France représente 284 milliards d'€, il s'agit à l'image d'un ménage des revenus annuels dont dispose le pays.

L'endettement de la France s'élève quant à lui à 1 167 milliards d'€. Si l'on y rajoute le passif des retraites des fonctionnaires de l'ordre de 830 milliards d'€, il ressort un endettement global du pays de 2 000 milliards d'€.

L'endettement de la France représente 7 fois le budget annuel. Faisons un parallèle avec un ménage qui gagnerait 2 214 € par mois et dépenserait 2 510 €, ce qui le conduirait à un découvert de 294 C, soit plus d'un mois de revenus mensuels, qui sur 30 ans, représenterait pour ce particulier une dette de 106 300 €, sans compter les intérêts et agios que ne manquerait pas de lui facturer son banquier.

La France est en déficit depuis 32 années, depuis l'année 1974.
La maison France vit au dessus de ses moyens.

En 10 ans, « la France s'est endettée pour l'équivalent de deux fois ses recettes annuelles (500 milliards d'€ en 10 ans), cela équivaut à une famille qui gagnerait 25 000 € et en dépenserait plus de 30 000 €, soit plus de 2 mois de revenus dépensés en excédent chaque année !
La dette de la France ramenée par individu est de 18 500 C.

Ainsi, si l'on voulait effacer les dettes de la France, il faudrait qu'une famille de français avec deux enfants, verse à l'Etat 74 000 € !

Le critère de MAASTRICHT est trompeur.
Ce critère bien connu, évoqué par les journalistes, autorise des Etats à cantonner leurs déficits à un maximum de 3 % par an de leur P.I.B.
Ce critère est trompeur car le P.I.B. ne représente pas le véritable revenu d'un pays, c'est-à-dire son budget.
Il représente l'ensemble de la richesse dégagée par le pays et par tous ses ressortissants.
Il s'élève à 1 625 milliards d'€, soit 5,7 fois le budget annuel de la Nation.
Le déficit est donc autorisé à 50 milliards d'euros, soit 18 % des recettes budgétaires. Un particulier aurait quelques difficultés à négocier auprès de son banquier un dé-couvert annuel cumulatif, de 18 % de ses ressources.
La maison France abuse du crédit permanent.
Un particulier qui s'endette auprès d'une banque est autorisé à le faire dans des proportions qui sont généralement de l'ordre de 35 % de ses revenus.
L'Etat utilise des moyens différents et use et abuse du crédit « in fine ».
Quand il émet des obligations assimilables du Trésor (OAT). Il s'agit en fait d'un emprunt.
Durant la durée de cet emprunt, il paie les intérêts, mais ne rembourse pas le capital. A l'échéance de cet emprunt, il doit rembourser le capital. Pour se faire, il émet avant l'échéance un autre emprunt obligataire qui lui permet de faire face à ce rembourse-ment, on note là, une fuite en avant par un système de crédit « in fine ». Le taux des emprunts obligataires, est fonction de la confiance des Etats prêteurs (CHINE, notamment) auprès de notre maison France débitrice, ce degré de confiance est lié à la cotation des agences financières internationales sur notre pays. La cotation de la France n'a pas encore été déclassée, mais elle peut prochainement l'être, ce qui conduirait les Etats prêteurs à réclamer des taux d'intérêts plus élevés.

La charge nette de la dette, paiement des intérêts, devrait atteindre en 2006: 39,2 milliards d'€, soit 14,7 % du budget.

La quasi-totalité de l'impôt sur le revenu payé par les français est consacrée au paie-ment des intérêts de la dette.

Le bilan de la Maison France est allégé d'une partie de son passif.
Des moyens artificiels sont utilisés pour « camoufler » la dette, ainsi le Crédit Lyonnais, par la création d'un consortium de réalisation dit CDR, s'est débarrassé de ses participations hasardeuses en sociétés commerciales et industrielles, en les cédant à un Organisme d'Etat, qui a repris ses actifs déclassés.
Il l'a fait par un prêt accordé à cet organisme d'Etat, et ainsi, "comme par magie", des créances déclassées à provisionner ont été remplacées par un prêt en bon et due forme qui a permis de « relooker » le bilan du Crédit Lyonnais.

Le trou de la Sécurité Sociale est couvert régulièrement par un organisme d'Etat, qui n'est pas repris dans les comptes de la Nation. Il se nomme le CADES.

Afin de financer les déficits de la Sécurité Sociale, un prêt a été fait au CADES, ce qui a permis d'effacer le déficit, et le remboursement de ce prêt est assuré par la CSGRDS, l'échéance de ce remboursement a été repoussée jusqu'à l'année 2014.

Cette année, pour éviter de franchir le taux de 3 % imposé par le critère de MAASTRICHT, un artifice a été réalisé par le versement anticipé de l'impôt sur les sociétés dû par les grandes entreprises, ce stratagème a permis en dernière limite d'éviter ce seuil rédhibitoire.
Ce constat est pessimiste, mais il résulte de constatations chiffrées.

La Maison France a des « bijoux de famille ».
A titre d'éléments positifs, on peut noter qu'il fait bon vivre dans ce pays, que des sources d'économie substantielles sont à réaliser par une meilleure gestion des dé-penses d'Etat et des aides sociales.

Il existe des pépites bien cachées dans le grenier :

  • 43 milliards d'€ en or de la Banque de France,
  • 300 milliards d'€ d'actions dans les sociétés privées,
  • 132 milliards d'€ de patrimoine immobilier.

Pour conclure, l'on peut citer le sage CICERON : "pour une famille comme pour un Etat, la meilleure source de richesse, c'est l'économie".